[Amphithéâtre des Trois Gaules. Inauguration d'une plaque...

[Amphithéâtre des Trois Gaules. Inauguration d'une plaque commémorative]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP2809A 01
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 17,5 x 12,5 cm (épr.)
historiqueLe cardinal Decourtray a décidé de placer ce 8 décembre 1989 sous le signe de Marie, Notre-Dame de la sérénité. A plusieurs titres, expliquait-il dès 15 heures à Fourvière, lors de la messe du pèlerinage. "Nous subissons sans cesse les perturbations de la société, les bouleversements à l'Est, les déchirements de nos coeurs pour le Liban et les perturbations dans l'Eglise catholique lyonnaise elle-même. Nous sommes tous pris par des perturbations, raisons de plus pour nous tourner vers Notre-Dame de la sérénité". En évoquant l'Eglise de Lyon, la double allusion était plus qu'évidente, puisqu'elle faisait implicitement référence à la présence de l'abbé Laffargue dans l'église Saint-Georges, dès Noël. Le contrat mis au point entre le curé de la paroisse et le prêtre ordonné par Mgr Lefebvre devant être signé prochainement. La seconde allusion était quelque peu anticipée dans la mesure ou le cardinal s'attendait à une manifestation en faveur de l'abbé Grégoire sur l'esplanade de Fourvière. En effet, avant la messe des jeunes, un groupe de quelques personnes du collectif Golias a déployé, dans la quasi-indifférence générale, une banderole interpellant l'archevêque : "Albert, l'abbé Grégoire t'attend mardi au Panthéon". Mais l'heure n'était pas à la manif, les centaines de jeunes qui débouchaient du métro ont longé la banderole sans la voir. A l'intérieur de la basilique, ce sont les jeunes de l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture qui animaient la messe et qui, par la bouche de l'archevêque de Lyon et en présence du pasteur Jousselin, ont reçu les encouragements, sans ambiguïtés, de toutes les confessions chrétiennes : "On oublie trop souvent le scandale de la torture... Bien des régimes politiques la tolèrent de fait. Il arrive qu'on la justifie. même chez nous. Eh bien non ! On n'a jamais le droit d'extorquer des aveux à quelqu'un et de lui faire dire ce que l'on veut qu'il dise par la torture physique et morale. Ces pratiques sont tout simplement abominables et quiconque croit en Dieu ne peut que les réprouver". L'essentiel était dit. Après la cérémonie, les jeunes se dispersaient, pour poursuivre la réflexion et la prière dans les foyers voisins, laissant le champ libre aux fidèles qui, après avoir participé à la montée aux lumières, recevaient la bénédiction du cardinal. Mais si le cardinal Decourtray avait également invoqué Notre-Dame de la sérénité, c'est aussi parce que dès les premières heures de la matinée, le déroulement d'une cérémonie oecuménique à l'amphithéâtre des trois Gaules avait bien failli tourner à l'incident. Voulant bien faire, les prêtres de la Croix-Rousse avaient proposé qu'à l'occasion du 8 décembre, une triple plaque soit apposée à l'amphithéâtre des trois Gaules, rappelant notamment l'appel à la paix lancé par Jean-Paul II lors de sa visite pastorale en octobre 1986 et oubliant malencontreusement la dimension oecuménique de la prière avec le pape. Emoi chez les protestants et les orthodoxes qui menaçaient de rendre la chose publique. Le 8 décembre 1989, en présence de Michel Noir, la cérémonie a été on ne peut plus oecuménique et tous les représentants des églises étaient présents. La sérénité était au rendez-vous des religieux, pendant que dans tous les coins de la ville, la fête plus laïque prenait son élan brillant de toutes ses lumières. Source : "La tradition aussi" / J.P. [Jeanine Paloulian] in Lyon Figaro, 9 décembre 1989, p.3.
note à l'exemplaireNégatif(s) sous la cote : FIGRP01377.

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